top of page

histoire

Fête Mauroux sur la piste de Danse  1956 (1).jpg

Et si Mauroux m'était conté...

En 2023, Jean Avezou confie à la mairie 17 textes qui dépeignent 17 lieux emblématiques de la commune, entre les années 1935 et 1947.

La mairie, les rassemble, les illustre et crée un recueil qui témoigne d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître !...

M. Avezou y retrace avec gourmandise les souvenirs de son enfance. Dans une ambiance pagnolesque, il suit les petits pas émerveillés de sa mémoire et fait renaître les personnages hauts en couleurs qui ont marqué sa jeunesse maurouxoise.

Cour d'entrée du château de Mauroux

Orgueil : escalier de la salle voûtée

C'est grâce au travail de passionnés d'histoire locale et aux souvenirs partagés par quelques uns de nos aînés que Mauroux se penche sur son passé. Du Moyen-Age au XXe siècle, nous empruntons les chemins qui mènent à sa petite et grande histoire, nous restituant quelques bribes de ses mémoires.

 

Toponymie

Selon les dires de certains maurouxois, l'origine du nom de Mauroux, pourrait provenir de " maure ", nom donné aux peuples venus du Sud qui envahirent l'Europe au VIIIe siècle. Même si rien n'atteste assurément de cette thèse, il n'en demeure pas moins que sur plusieurs générations les Seigneurs de Mauroux portent le prénom de Nègre et que ce fut un Nègre de Mauroux qui livra Puy l'Evêque aux anglais.

Mauroux et Orgueil

Dans l'état actuel de nos connaissances, les premières traces écrites permettant de remonter dans le passé du village dateraient du XIIIe siècle. L'existence du hameau semble dès lors se fondre à la vie du site d'Orgueil, cette ancienne cité médiévale maintenant disparue. En effet, Mauroux était sous sa juridiction.

 

Les seigneurs de Mauroux demeurant en leur château, d'abord chevaliers à Orgueil, devinrent ensuite barons de cette cité comme le stipule un acte de 1779, désignant Jean Baptiste Joseph Marc Duroc de Mauroux, baron d'Orgueil, seigneur haut et bas justicier de Mauroux, Cabanac, Lacapelle, Touzac et Labastide d'Entéroque.

 

D'autre part, il semblerait qu'à la fin du XIVe siècle lorsque la cité d'Orgueil fut désertée, ses habitants vinrent se réfugier dans les paroisses environnantes et notamment, à Mauroux.

Mauroux au XVIIIe siècle

A cette époque, on assiste partout en France à l'amélioration globale des conditions de vie des paysans. Textes et actes de ce siècle illustrent les luttes acharnées menées par ces derniers pour obtenir la reconnaissance de leurs droits.

 

C'est ainsi qu'au lendemain de la révolution, le 25 janvier 1790, un texte stipule que les habitants de Lacapelle Cabanac et de Touzac se rebellent contre le poids exorbitant des taxes qui les assaillent. Ils se rejoignent au château de Mauroux afin d'y abattre les girouettes (symbole de la noblesse) et d'y brûler les bancs de l'église. Grâce à cette révolte, le seigneur leur donnera un sursis de paiement ainsi que l'engagement de rembourser les surcharges perçues depuis 40 ans.

 

Si cette fois-ci la mutinerie porte ses fruits, ce ne fut pas toujours le cas. Les mutins paient parfois un lourd tribu à leur acte de rébellion, comme en mai 1707, au château de Sérignac. Ce jour là un attroupement formé par les habitants de Mauroux, Masquières et Ferrières, est rudement maté. Plusieurs mutins et même badauds le paieront de leur vie.

 

La plupart des maisons rurales qui parsèment encore nos campagnes datent des XVIIIe et XIXe siècle. Dans le Lot, les revenus importants tirés de la viticulture, permettent aux petits exploitants et aux grandes familles de s'enrichir, chacun améliore alors son habitat en fonction de ses moyens. Au village de Mauroux, les plus vieilles maisons s'agencent sur la place située derrière l'église, anciennement " place de la boulangerie ".

Mauroux au XIXe siècle

En 1850, la population de Mauroux compte parmi ses habitants : 361 propriétaires cultivateurs, 16 métayers, 18 domestiques, 15 individus possédant une petite industrie et 3 indigents.

 

Les foires organisées tous les 9 de chaque mois font la richesse du bourg. Elles se tenaient sur le terrain ombragé se déployant alors de l'école à la nouvelle mairie : le foirail. Les bêtes étaient parquées dans différents bâtiments situés dans et aux abords du village. Le plus gros du commerce est représenté par la vente de bétail. Divers commerçants et boutiquiers, grossistes ou détaillants, producteurs et éleveurs y proposaient leurs produits. Les marchands arrivaient la veille, dormaient et mangeaient sur place, pour la plus grande joie des cafetiers, hôteliers et restaurateurs du village.

Mauroux au XXe siècle

En 1920, les foires perdurant, une dizaine de bistrots égayent encore les rues du bourg. La boulangerie du village cuit le pain deux fois par semaine. Les déplacements se font à bicyclette. Exceptés les deux fourgons à bestiaux venant les jours de foire, le transport des marchandises s'effectue en char à bœufs alors que les carrioles attelées de leurs chevaux sont de sortie le dimanche, pour l'office religieux.

 

Durant la seconde guerre mondiale, les hommes partis au front, ce sont les femmes qui les remplacent aux travaux agricoles. Elles sont aidées par les anciens et les étrangers qui viennent vendanger en échange d'un repas. Dès 1925/26 des italiens fuyant le régime totalitaire de leur pays, se sont installés à Mauroux, les espagnols sont venus ensuite.

 

Entre 1939 et 1945 des familles juives trouvèrent refuge à Mauroux. Pourchassées et traquées par l'armée d'occupation et le gouvernement de Vichy, elles furent sauvées grâce à la bienveillance et au courage de certains habitants. C'est en mémoire de ces Justes que les descendants de ces familles firent installer en juin 2010 une plaque commémorative sur la façade de la Mairie. Ils tenaient ainsi à honorer ces citoyens qui en pleine connaissance des risques encourus ont recueilli et caché les leurs, les sauvant ainsi d'une mort certaine. 

 

Après la seconde guerre mondiale, le village est encore animé de plusieurs négoces et services. On y trouve trois épiceries, une boulangerie, une boucherie, un menuisier, un forgeron, une poste, une école. L'une des épiceries, fait aussi office de droguerie et station essence elle appartient au garde-champêtre et à sa femme. La boulangère possède également un établissement tenant lieu d'hôtel et de café restaurant les jours de foire. Le maire de l'époque, tailleur de profession, tient le café du village.

 

L'avènement de la mécanisation amorcera le déclin des foires, annonçant aussi la proche disgrâce du monde paysan.

 

En 1918, l'un des premiers habitants à posséder une voiture est le boulanger. En 1934, apparaît le premier tracteur à roues crantées. 
En 1948, La première moissonneuse arrive à Lacapelle. 
Jusqu'en 1950 la faucheuse est encore tirée par deux vaches, alors que la batteuse fonctionnait avec un moteur à vapeur.

 

C'est juste avant la seconde guerre mondiale que la totalité du village fut équipé en électricité.

 

En 1950, le village est alimenté en eau par une citerne située derrière l'église, ce n'est qu'en 1965 que l'installation en eau courante fut généralisée dans le bourg de Mauroux.

 

En 1960, les foires de Mauroux ont disparu.

 

Dans les années 1980, plusieurs commerces ferment, demeurent une boulangerie, une boucherie, une épicerie, un forgeron et un café.
Cependant, c'est à partir de ces années là que la mise à disposition par la commune de terrains à bâtir, la présence de logements HLM, ainsi que la construction d'une maison des aînés a permis d'attirer retraités et familles appréciant la quiétude du bourg. Cela a favorisé l'accroissement permanent de la population du village jusqu'à nos jours.

bottom of page